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DRAGON DE KOMODO

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LÉZARDS GÉANTS

DRAGON DE KOMODO

Sur quatre îlots d’Indonésie survivent quelques milliers de lézards géants semblant nés au temps des dinosaures. Aussi féroces que menacés, les varans de Komodo se battent pour leur survie.


Par FRANCIS DEMANGE - Mis en ligne le 15.06.2011

CES VARANS GÉANTS ONT SURVÉCU AUX DINOSAURES…
Selon la légende vivait jadis sur l’île de Komodo une femme du nom d’Ina Matarea. Elle épousa un jeune homme nommé Najo. De leur union naquit un garçon qu’ils nommèrent Matarea ainsi qu’un œuf. Un bébé Komodo en sortit, qu’ils appelèrent Ora. Depuis, Najo et Ora sont considérés comme les ancêtres des hommes et des varans géants de ces îlots de l’archipel de la Sonde, dans l’est de l’Indonésie. Il faut partir en bateau de Labuhanbajo, à l’ouest de Florès, pour rejoindre les terres où survivent quelque 4000 varans géants, les derniers: Komodo, Rinca et Padar. Les pêcheurs y racontent de terribles souvenirs. Mais, durant la traversée entre des confettis d’îles idylliques brodées d’eaux turquoise, personne ne peut imaginer les créatures que l’on va croiser une fois arrivé. A peine débarqué, en découvrant sur le sable chaud un animal aux formes préhistoriques, on comprend vite que l’on est plus dans la légende.

PORTRAIT DU PRÉDATEUR
Le varan de Komodo est le plus grand lézard du monde. Les plus vieux peuvent mesurer jusqu’à 3 mètres, 2 en moyenne, pour un poids de 80 kilos. Son corps recouvert d’écailles coniques lui assure une protection maximale face à d’autres prédateurs. Il est armé de puissantes griffes. Sa queue, aussi longue que son corps, est assez forte pour assommer un buffle. Ses mâchoires sont tout aussi impressionnantes: 60 dents de 3 à 4 cm de long, crénelées comme des lames de scie. Mieux vaut ne pas être mordu par ces crocs baveux, infectés d’un cocktail de bactéries et de poison. Habitant de cinq îles microscopiques, le dragon a la chance de contenir naturellement ses proies et a parfaitement adapté sa technique de chasse au terrain. Chassant le plus souvent à l’affût, il se contente généralement de mordre sa proie: dès ce moment, son repas sera prêt en temps voulu. Après quelques heures d’agonie, sa victime succombera immanquablement d’une septicémie foudroyante. Grâce à sa langue fourchue, véritable tête chercheuse, le dragon sera à même de retrouver sa victime à près de 10 kilomètres. Sangliers, buffles et cervidés: ses proies de prédilection sont à la mesure d’un appétit qui peut aussi se contenter de douze repas par année!

MONSTRES EN LIBERTÉ
L’île des varans géants possède son village, Komodo. Mille deux cents habitants, de confession musulmane, vivent au milieu des monstres. Depuis que les biologistes ont interdit aux indigènes de nourrir les dragons (ils étaient menacés d’obésité!), les lézards monstres s’approchent de plus en plus souvent des habitations à la recherche de chèvres, de poules ou de lapins, ou simplement d’un peu d’eau. Jadis, en rentrant de la chasse (ou plus récemment pour épater les touristes!), les hommes de Komodo avaient l’habitude d’abandonner aux monstres une partie de leurs prises. Une sorte d’offrande qui semblait garantir une cohabitation pacifique. Depuis les mesures de protection de l’espèce, les relations semblent de plus en plus dégradées. En 2007, un garçon de 10 ans a été dévoré d’un seul coup d’un seul alors qu’il satisfaisait un besoin naturel en bordure de son village. Quelques mois plus tard, un pêcheur chevronné a été tué sur la plage où il déchargeait ses filets… Qui de l’homme, des biologistes qui ont fait classer les territoires du gros lézard au patrimoine mondial de l’UNESCO, des touristes de plus en plus nombreux à vouloir observer le monstre aura le dernier mot? L’homme ou la bête, dans ces villages où il a fallu bétonner les tombes afin d’éviter que les dragons déterrent les cadavres pour s’en nourrir?

A l’intérieur d’une case sur pilotis, pour se protéger des varans, le cri d’un nouveauné brise le silence. Aussitôt, un rituel s’organise autour de lui. Les mains de sa mère effleurent le bébé sous un chant de prières: des gestes et des invocations répétés à chaque naissance pour protéger l’enfant des dragons… Au moment de quitter l’île, encore un spectacle extraordinaire, une joute ancestrale: deux dragons se battent, debout, pour la possession d’une femelle. Ils se déchirent, se mordent, se mangent, ponctuant leur pugilat de râles caverneux. Terrifiant. Huit mois plus tard, les élues pondront une vingtaine d’œufs. Et, à peine sortis de leur coquille, les petits varans géants auront tout intérêt (en grimpant aux arbres) à échapper à l’appétit cannibale de leurs propres géniteurs. Des monstres!

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